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janv-fev 2016|L'obscène

notre manifeste



Nous ne nous laisserons pas réduire. 
A nos mains agrippées à des smartphones,à nos regards blasés et traînants, à notre dépendance à la dernière innovation technologique, à nos fils d'actualité facebook en intraveineuse, à notre univers social dénaturé, à nos indécisions chroniques, à notre statut de clientèle cible, à nos baccalauréats trop faciles à avoir, à nos boites crâniennes creuses, à notre incapacité à être originaux puisque tout a déjà été fait, à notre désintérêt politique, à nos jeux-vidéos qui banalisent la violence, à notre sexualité qui en oublie d'être prude, à nos soirées qui ne sont qu'excuses à beuveries, à tout ce constant discours médiatique épuisant. 

Nous serons ceux. 
Qui font l'air nouveau se mêler à l'ancien, qui ne se retrouvent plus dans un groupe social prédéfini, qui produisent, qui publient, qui savent que réapprendre et réutiliser peuvent être synonymes de ressusciter, qui sont les enfants de la curiosité et de l'éclectisme, qui ne se réclament pas d'être tranquilles, qui ne se reposent pas quand on leur refuse d'être, qui flottent toujours entre le trivial et l'essentiel, qui croient que ce n'est pas parce qu'on ne se trouve jamais vraiment qu'il faut arrêter de se chercher, qui questionnent, qui se mentent à eux-mêmes. 

Peut être qu'un jour nous arrêterons. 
 De courir après des trains, de passer des nuits sans dormir, de nous brûler les doigts, de nous tacher avec de la peinture, de traîner les rues, d'errer entre les mots, de chercher le grand amour, ou bien quelqu'un de chouette avec qui passer la nuit, de nous perdre, d'avoir envie d'Ailleurs, de nous faire surprendre par la pluie, de manger mal, d'être déraisonnables, cyniques, nostalgiques, idéalistes, nonchalants, soucieux, de nous écorcher les membres, de regarder la mer, de fumer, de boire, de frapper aux portes de la perception, de parler sans fin de l'Art, d'appuyer sur le déclencheur, d'écouter de la musique très fort, d'espérer encore au grand soir, de nous enlacer dans la fosse, de vouloir partager, rencontrer, découvrir, grandir. 

En attendant nous lisons Lazare.

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