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janv-fev 2016|L'obscène

Jetables - Astropolis

Les appareils photos jetables paraissent joyeusement obsolètes à l'heure où l'on dépasse le milliard de smartphones vendus par an et que les entreprises qui dominaient le monde de l'argentique s'éteignent dans l'indifférence générale, soit. Mais le format se prête bien à arrêter le temps, saisir d'une rafale quelques mois, ou une soirée.  C'est pour cela que nous vous proposons de vous en saisir, shooter, nous envoyer le résultat accompagné d'un texte présentant ce morceau de vie, de voyage, de quotidien, qu'importe. Seule consigne, toutes les photos doivent venir du même appareil jetable.
















"Si j'ai tendance, depuis quelques années, à délaisser le numérique pour l'argentique, j'ai toujours un peu d'appréhension à amener l'un comme l'autre de mes appareils (ainsi que mon 50mm adoré) dans des épopées festives où je sais que les synapses chamboulées des autres comme de moi-même n'en font pas les lieux les plus surs du monde.
Abhorrant utiliser l'appareil photo de mon téléphone, dont les capacités techniques sont de toutes façons très limitées, c'est vers le jetable que je me suis tourné, y trouvant au final un certain équilibre entre le nombre restreint de prises de vues lié à l'argentique ainsi que le détachement lié au numérique (je me soucie moins de rater quelques photos sur une soirée au jetable que pour une pellicule).

Les images ci-dessus viennent de la 21eme édition du festival Astropolis, près de Brest, auquel je me suis rendu après avoir gagné deux places grâce à une radio locale. Après trois heures de route à travers les paysages sauvages de la Bretagne profonde et accompagné de mes fidèles acolytes, nous prenons nos marques sur le parking/camping imporivsé. Les premières bières se décapsulent, on retrouve du monde. Les portes ne s'ouvrant qu'à 22h, je profite de la luminosité restante pour sortir mon premier appareil. Une fois sur le site, j'arrête vite d'essayer de capturer les scènes chouettement décorées faute de lumières et me contente de prendre en photo les personnes qui m'interpellent autour de moi. La nuit avance, les grosses basses nous entourent, les sets de folie se succèdent, et mon premier appareil est terminé. Passablement éméché, je dégaine mon deuxième et poursuis ma quête de belles images de scène en scène (la notion de beau devenant relative proportionnellement à mon état). Le jour qui se lève aura raison de moi, ainsi que de ce second appareil que j'ai perdu dans les dernières heures d'obscurité. "

Thibault Engrenage

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